J'ai appris hier, peut être à mes dépends, l'existence d'un point important du code de la route qu'est la dorénavant fameuse ligne d'effet du feu rouge. Pour ceux qui, comme moi hier, ne savent pas ce que c'est, je fais volontairement durer un peu le suspense en commençant par retracer l'historique des événements.

Lundi soir : Curiosité.

On rentrait tranquillement de nuit quand, arrêté à un feu rouge je remarque des flashs venant de l'autre côté de la rue. Je constate alors qu'un radar de feu rouge a été installé dans l'autre sens de circulation. Ce type de radar est en train de fleurir depuis ces dernier mois dans ma région, mais c'était la première fois que j'en voyais un fonctionner. Je ne suis généralement pas pour la répression à outrance, mais je pense que griller un feu est un acte dangereux. J'étais donc simplement curieux de voir comment fonctionnait ce nouvel engin.

Mardi matin : Dubitatif.

Comme souvent, je dois l'avouer, ce n'est pas moi qui conduisait ce matin là et je ne pensais plus du tout à l'objet de ma curiosité de la veille. Il se trouve qu'on suivait tranquillement une voiture qui roulait vraiment pépère, mais comme on n'était pas presser, mon «chauffeur» est gentiment resté derrière. Bien lui en a pris. Le feu passe à l'orange, la voiture devant nous s'arrête, le feu passe au rouge et un paparazzi caché derrière nous se met à mitrailler le carrefour dans tous les sens ! L'image du radar de la veille surgit alors brusquement d'un coin de ma mémoire. Je regarde plus attentivement le carrefour sans comprendre ce que le radar avait bien voulu photographier.

Un peu plus tard : Premiers éléments.

Une fois sur mon lieu de travail, je relate mon expérience à un collègue qui m'explique qu'il y a une ligne sur la route, qu'elle a été reculée lors de l'installation du radar, que les boucles inductives ont été installées après cette ligne et que c'est le franchissement de celle-ci qui déclenche le flash.

Dans la foulée : Début d'irritation.

Je commence à être un peu irrité et je diffuse l'information à l'occasion de mes salutations matinales. Je me fais alors charrier à souhait. On me répond que j'exagère ou alors qu'on doit pouvoir contester si on n'a pas dépassé le feu rouge. Mais je fini par trouver une cible du paparazzi du carrefour qui se sent forcement bien plus concerné que les autres.

Dans la matinée : Les choses se précises.

Je reçois un mail de la cible du matin avec le texte suivant :

Est-ce que je peux être sanctionné même si je m'arrête à hauteur du poteau du feu rouge ?

Oui. Le radar au feu rouge flashe tous les véhicules franchissant la ligne d'effet du feu tricolore matérialisée au sol par des pointillés blancs. La position du poteau sur lequel est installé le feu tricolore est parfois plus de 5 mètres après la ligne d'effet du feu.

Gloups ! Là je commence à franchement m'énerver devant ce je juge comme une injustice et je me lance dans une enquête. Merci le net. Je retrouve rapidement la source de ce message sur radars-auto.com L'info est très claire et le site expose, photo à l'appui, un cas hallucinant à Lyon:

Cela me paraît trop gros pour être vrai et je commence à douter de la légalité de ce que je comprends du fonctionnement du radar. Mais non le texte du code de la route est sans appel : [source : legifrance.gouv.fr ]

Un feu jaune fixe signifie aux conducteurs de véhicules interdiction de franchir la ligne d'effet du signal. Cette interdiction ne joue pas dans le cas où, à l'allumage du feu jaune, le conducteur ne peut plus arrêter son véhicule dans des conditions de sécurité suffisante avant la ligne d'effet du signal ;

Un feu rouge, fixe ou clignotant, signifie aux véhicules l'interdiction de franchir la ligne d'effet du signal. Pour les piétons, le feu rouge fixe et éventuellement clignotant qui leur est destiné signifie l'obligation de dégager au plus vite la zone des conflits ou l'interdiction de s'y engager.

Dans le même article on apprend :

3. Ligne d'effet des signaux :

Lorsqu'elle n'est pas matérialisée sur la chaussée, la ligne d'effet des signaux destinés aux véhicules se situe avant le passage pour piétons s'il précède les feux et, dans les autres cas, dans un plan perpendiculaire à l'axe de la voie et passant par les feux ;

La ligne d'effet des signaux destinés aux piétons se situe à la limite de la chaussée à traverser et du trottoir sur lequel ils attendent.

Reste de la matinée : La colère monte.

Je suis saisi alors par un véritable sentiment d'injustice. Dès que l'occasion se présente j'en parle autour de moi. Certains sont déjà au courant mais pour la grande majorité, ils sont comme moi et n'ont jamais remarqué les lignes tracées devant les feux. Je m'insurge. Le bruit cours qu'il y a deux flashs et que si la voiture ne bouge pas il n'y a pas de PV. Je n'ai pas pu vérifier l'info. Le code de la route permet, de toutes façons, de verbaliser même si on ne franchi pas le feu. A force d'en parler je croise de nouveaux photographiés avec leurs propres anecdotes. Une personne me raconte qu'elle est passée à ce carrefour à l'heure de pointe et qu'il n'y avait qu'une seule voiture qui arrivait à passer à chaque feu. Le paparazzi sur son trottoir s'en ai donné à cœur joie et à gardé un souvenir d'absolument toutes les voitures qui sont passée par ce carrefour à ce moment là. Je lui ai même appris qu'elle avait été flashée. Elle m'a expliquée qu'elle voyait les flashs sans comprendre leurs origines et à priori, le conducteur de à la voiture à côté d'elle n'avait pas l'air de mieux saisir la situation.

Une autre personne ma racontée qu'elle avait été flashé à moto avec un pied au sol. Est-ce une preuve suffisante ? L'avenir nous le dira. Je trouve un peu raide de perdre 4 points et de payer 135 Euros pour s'être simplement arrêté au feu. Bien sûre nul n'est censé ignoré la loi et j'aurai dû savoir que je dois m'arrêter à la ligne et non pas au niveau feu. Mais je passe par là tous les jours ! Si cela se trouve je n'ai déjà plus de point ! Même si ce n'est pas le cas, le pauvre papy, qui était devant moi ce matin là, a été flashé alors qu'il était loin d'avoir mis la vie d'autrui en danger.

Après midi : Un bémol.

Des collègues sont passés devant le radar entre midi et deux et ont vu trois personnes en train de s'afférer sur la machine. Les réglages ne sont peut être pas encore au point et le radar n'est peut-être pas actif. Ce nouvel élément fait un peu retomber la colère. Malgré tout le fait de pouvoir être verbalisé sans griller le feu dans sa version populaire, me reste en travers de la gorge. Je me sentais totalement impuissant devant ce que je considère toujours comme une injustice.

C'est en regardant un documentaire sur la vie de Camus qu'a germé l'idée de publier ces quelques ligne sur le net. Je sais qu'il y a de nombreux sujets bien plus graves, mais l'objet de ce coup de gueule est essentiellement de prévenir le maximum de personne sur ce fonctionnement théorique des radars de feu rouge. Si des personnes peuvent m'apporter des éléments de réponse sur le fonctionnement réel de radar ou rapporter leurs expériences je suis preneur.

Le 13/01/2010